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La série 2 de Peugeot et la petite Renault se livrent un combat acharné depuis des décennies. Dorénavant, avec l’arrivée de la nouvelle 207 RC, les constructeurs français envoient à nouveau leur brigade d’intervention musclée au front. Qui prendra finalement le dessus ?
205 GTI, Clio Williams, 206 RC, Clio Sport… autant d’icônes qui ont marqué de leurs joutes la planète GTI depuis les années 80. Avec la 207 RC et la Clio III Sport, le combat continue, mais surprise : cette fois on ne se bat plus à armes égales. Peugeot abandonne le clan des «atmistes» pour se lancer dans celui des «turbistes». Dans un français correct cela donne : exit le bloc 2 litres atmosphérique de la 206 RC, bonjour le 1.6 turbo… de la Mini Cooper S. La collaboration entre le célèbre motoriste «essence» bavarois et le spécialiste «diesel» français est dorénavant palpable. Ce moteur qui se gave d’air frais par l’intermédiaire d’un turbocompresseur du type Twin-Scroll développe 175 chevaux (soit une légère régression par rapport à la devancière) au régime de 6.000 tr/min. Quant aux 240 Nm de couple disponibles, ils restent constants de 1.600 à 4.500 tr/min. Lorsqu’un des trois derniers rapports est enclenché et que le pied droit du conducteur le réclame, une fonction «overboost» permet même d’augmenter temporairement le couple maxi jusqu’à 260 Nm. Chez Renault, on remet l’ancien bloc sur le métier mais avec une puissance dorénavant portée à 200 chevaux. Même si on ne dépasse pas ici les valeurs exceptionnelles de certains moteurs Honda, afficher une puissance spécifique de 100ch/litre pour un moteur atmosphérique reste une belle prouesse. Toujours dans les réjouissances, on épinglera les régimes de puissance et de couple (215 Nm) maxi plutôt haut perchés : respectivement 7.250 tr/min (soit au-delà du régime de rupture du 1.6 THP) et 5.500 tr/min.
Extrémiste contre modéré
Assez parlé chiffres : parlons sensations ! Comme nous le faisions à l’école pour les grandes époques historiques, on pourrait s’amuser à diviser le compte-tours de la Clio en trois périodes. Entre 1.000 et 3.500 tr/min, elle s’intitulerait «souple mais rien dans le sac». La deuxième période, entre 3.500 tr/min et 5.500 tr/min, s’intitulerait «ça pousse» et enfin au-delà de 5.000 tr/min, on baptiserait cette troisième période «la révélation». En gardant constamment l’aiguille du compte-tours dans cette merveilleuse période, on bondit littéralement d’un virage à l’autre, le tout agrémenté d’un concerto signé Messieurs Echappements des plus enivrants. A côté de cette petite furie, en termes de sensations, la 207 RC est plutôt discrète. Hormis lorsqu’on actionne le démarreur, le moteur reste muet et la poussée qu’il offre est très linéaire. Pas très excitant certes, mais cette courbe de couple «plate» est tout de même diablement efficace. Lorsqu’on enfonce la pédale de gauche, la 207 RC reprend sans broncher et ce quelque soit le rapport enclenché. Essayez de faire ça avec la Clio et le résultat sera tout autre. Pour le fun, nous avons comparé sur une piste fermée les reprises 90-120 km/h. Sur les derniers rapports, il n’y a pas photo : la 207 prend le large avec une étonnante facilité. Pour réussir cet exercice avec les félicitations du jury à bord de la Renault, il faut repasser le 3ème rapport (à 90km/h, le moteur tourne à 5.000tr/min). Mais si pour distiller des sensations, le 1.6 THP est plus avare que le 2 litres 16V, il est toutefois largement plus agréable en utilisation courante.
Pour résumer, on retiendra donc que, malgré la différence de puissance, si on les exploite correctement, les deux moteurs offriront au final des performances relativement équivalentes (27,5 sec au 1.000 mètres départ arrêté pour la Clio contre 27,7 pour la 207).
Déception
Sur circuit ou, de manière plus générale, lorsque le revêtement est un billard, ces deux pétillantes françaises se tiennent à nouveau coude à coude. Le travail effectué par les départements chargés du comportement routier est, dans ces conditions, satisfaisant. Les limites d’apparition du sous-virage ont été repoussées et, dans les deux cas, le train arrière reste mobile afin de permettre d’enrouler correctement les virages les plus serrés. Par contre, contrairement aux précédentes générations, il faudra forcer la manœuvre. Finis les trains arrière exagérément baladeurs. Dans ce cas-ci, suite à une erreur d’appréciation, on peut même se permettre de lever le pied (voire de freiner) dans un virage très rapide sans crainte de voir le train arrière prendre les devants. Au cas où, l’ESP (qui peut être entièrement désactivé mais qui ne se montre pas trop intrusif) interviendrait de toutes façons. La sécurité en sort largement gagnante. Par contre, légère déception, le bilan dynamique de la 207 RC se dégrade en même temps que le revêtement routier. Si les suspensions de la Clio digèrent remarquablement bien les irrégularités, mises à mal, celles de la 207 tapent en butées et font perdre durant d’infimes fractions de secondes le pouvoir directeur des roues avant. Les remontées parasites torturent également beaucoup la colonne de direction, à tel point qu’à vitesse soutenue sur une route torturée, on hésite à lâcher d’une main le volant pour changer de rapport. Quand on connaît le soin avec lequel Peugeot met habituellement au point ses châssis, on ne peut qu’être étonné du résultat.
Fausses notes
Tant qu’à remarquer les petites fausses notes qui entachent une mélodie globalement satisfaisante, penchons-nous un instant sur la boîte de vitesses de la 207 RC. Qu’elle ne dispose que de 5 rapports n’est pas la pire des catastrophes étant donné l’impressionnante disponibilité du moteur à tous les régimes. On passe plus difficilement l’éponge sur le maniement du levier de vitesses peu en adéquation avec le caractère d’un véhicule sportif mais soit. Par contre, au 21ème siècle et sur le véhicule le plus sportif de sa gamme, on comprend difficilement comment Peugeot se contente d’une boîte de vitesses sur laquelle il est impossible de passer de première en deuxième lorsqu’on est au-dessus de 4.500 tr/min sans entendre craquer les pignons. Il s’agit sans doute d’un cas isolé mais pour éviter tout problème à l’avenir, Peugeot ferait peut-être bien de revoir les synchros de sa boîte. De son côté, la Clio n’est pas non plus exempte de toute critique. On lui reprochera principalement un niveau sonore vite assourdissant sur l’autoroute (à 120km/h en 6ème le moteur tourne à près de 4.000 tr/min) à cause d’une part du bourdonnement constant émanant de l’échappement et, d’autre part, d’une insonorisation des bruits de roulement moins poussée que dans la Peugeot. Côté consommation également, la Clio a des leçons à recevoir de la part de la Lionne. En utilisation musclée, les moyennes s’établissent à 12,4l/100km pour la 207 et à 14,2 pour la Clio. Sur autoroute, la 207 tire parti de l’étagement plus long de sa boîte de vitesses pour se montrer beaucoup plus sobre (7,2l/100km contre 8,7). Enfin, en utilisation mixte, la 207 RC et la Clio RS ont respectivement réclamé 10,7 et 12,3l/100km.
Changement de catégorie
Si la Clio Sport reste indiscutablement dans la sphère des GTI, la 207 aurait plutôt tendance à laisser le «I» de côté. Dorénavant, la RC doit être plus considérée comme une «GT». Soit un véhicule toujours aussi rapide et performant mais qui ne s’autorise plus les mêmes négligences (folies ?) que par le passé. Elle est silencieuse sur l’autoroute, le traitement de son habitacle est plus soigné et elle offre un équipement de série complet. Pour se faire une idée, à prix équivalent (21.900 euros toutes les deux), la Peugeot offre en sus par rapport à la Clio l’aide au stationnement arrière, l’éclairage directionnel (par l’intermédiaire des antibrouillards), l’allumage automatique des feux et des essuie-glace, un rétroviseur électrochrome, l’air conditionné automatique bizone, un chargeur frontal 5 CD, etc. Dorénavant, choisir sa française sportive ne sera plus cornélien : soit on est un puriste, peu soucieux du confort en utilisation courante et l’on opte pour la Clio, soit on souhaite une voiture performante, discrète et bien équipée et l’on opte pour la 207 RC. Ah, si tous les conflits pouvaient se résoudre de manière aussi pacifiste…
Peugeot 207 RC
Reprises canon
Equipement de série
Comportement routier plaisant et sécurisant
Consommation contenue
Finition intérieure
Clio Renault Sport
Moteur explosif dans les hautes rotations
Comportement routier plaisant et sécurisant
Commande de boîte rapide
Volant agréable au touche
Peugeot 207 RC
Perte d’identité sportive
Comportement routier sur revêtements dégradés
Synchros de boîte
Clio Renault Sport
Manque de coffre à bas régime
Insonorisation du moteur à vitesse stabilisée
Boîte 6 courte pour une utilisation autoroutière
Consommation
Certains diront que la 207 RC a perdu la bataille, d’autres préféreront penser qu’elle a mûri alors que la Clio Sport est restée une adolescente turbulente. En tous les cas, ce qui est sûr, c’est que les éternelles sœurs ennemies ne se disputent plus le même territoire. Le traité de paix est signé.
Texte et photos Jean-François Christiaens
Merci à Sébastien
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Je trouve que ce comparatif est réellement neutre et assez juste dans son jugement
... j'en viens a être content de trouver une boite 5 très correcte sur ma THP plutôt qu'un étagement aussi nase que ca .... a 4000trs en 5eme on est a 140 !
pour obtenir quelquechose. Donc c'est sans doute pour ca...
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merci 
(ancien) Heureux propriétaire d'une 207 RC gris shark 
